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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 04:58

 

 

Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et que tu sois en bonne santé,comme prospère ton âme, Je me suis beaucoup réjoui, lorsque des frères sont arrivés et ont rendu témoignage de la vérité qui est en toi, et de la manière dont tu marches dans la vérité. Je n'ai pas de plus grande joie que d'entendre dire de mes enfants qu'ils marchent dans la vérité. (3 Jn 2-4)

 

Pas de plus grande joie

Parmi toutes les expressions susceptibles de décrire notre relation à la vérité, pourquoi Jean a-t-il choisi «marcher dans la vérité»? Pourquoi cette marche dans la vérité donne-t-elle à Jean sa plus grande joie? Il aurait pu trouver une tournure plus impressionnante, pour suggérer une activité plus élevée, plus spirituelle. Mais la marche est une activité si courante, si banale, que nous ne prenons pour ainsi dire jamais le temps d'y réfléchir. Nous avons aussi peu conscience de notre marche que de notre respiration; c'est justement pour cela qu 'il s'agit d'une activité si importante, si révélatrice. Elle situe à juste titre la vérité dans le quotidien, dans tous les aspects de la vie personnelle.

La marche fait partie de presque toutes nos activités, qu'il s'agisse de nous diriger vers le réfrigérateur ou vers la chaire. Il n'y a guère de mot plus polyvalent, donc plus apte à décrire la conduite de notre vie. Aussi n'est-il pas étonnant que Jean l'ait choisi pour décrire notre relation à la vérité, ni que Jean (et Dieu lui-même, pouvons-nous ajouter sans risque de nous tromper) se réjouisse de voir ses enfants marcher dans la vérité: "Je n'ai pas de plus grande joie..." Ne s'ensuit-il donc pas que, pour Dieu, la plus grande des douleurs est d'apprendre que ses enfants, si grands experts en matière de «vérités», marchent dans la fausseté, l'hypocrisie, et le mensonge? Marcher dans la vérité n'est pas un effet du hasard. Quoique cette marche se manifeste de façon toute naturelle, toute spontanée, elle n'a rien d'automatique ni de fortuit. La marche dans la vérité a ceci de commun avec la marche pédestre: on fait un pas après l'autre. De choix en choix, d'instant en instant, s'établit peu à peu le lieu où l'on demeurera, soit dans la vérité, soit dans le mensonge. On affectera, ou bien on n'affectera pas telle ou telle attitude; on calculera en fonction de ses intérêts, ou bien on ne calculera pas, l'effet de tel mot, de tel geste; on prononcera, ou bien on ne prononcera pas, des paroles «de circonstance», mais hypocrites. De tels choix se présentent maintes fois dans la journée; leur effet cumulé produit une manière d'être qui sera soit vraie, soit mensongère. Ce serait une grave erreur de penser qu'il suffit de citer les Écritures correctement, ou de faire siennes des doctrines justes, pour marcher dans la vérité. Un homme peut parfaitement bien ne prononcer que des paroles justes, tout en démentant ces paroles par sa manière hypocrite de les dire. Tandis qu'on l'écoute, l'intellect dit: «vrai», et l'esprit dit: «faux». Il est possible de connaître la vérité sans marcher dans la vérité; en réalité, la vérité est en nous. et nous sommes en elle, dans l'exacte mesure où nous marchons dans la vérité.

 

Exprimer la vérité en toutes choses

Il y a une parole de l'apôtre Paul qui dans la traduction anglaise de la Bible dite «amplifiée» est rendue comme suit: ". ..qu' en toutes choses notre vie exprime la vérité avec amour: que nos propos soient vrais, que nos relations soient vraies, que notre vie soit vraie" (Ep 4.15). Peu de phrases disent avec autant de pertinence ce que cela signifie de «marcher dans la vérité». «En toutes choses»: aucun domaine n'est exclu. Impossible d'accomplir ce que Paul prescrit ici si on se borne à prononcer des paroles vraies. Nous avons tendance à considérer notre vie non comme un tout, mais plutôt comme une mosaïque de fragments discontinus. Nous sommes portés à tout compartimenter.

Nous vivons comme si notre santé, tant mentale que physique, notre foi, nos doctrines, nos relations constituaient des sphères distinctes, ayant chacune ses règles propres, parfaitement isolées les unes des autres, sans rapport entre elles. C'est une dangereuse erreur, cause de souffrances, que de fragmenter ainsi notre personne. Il n'y a donc pas à s'étonner si par conséquent nous en arrivons à méconnaître la nature de la vérité elle-même, en nous figurant qu'elle s'applique uniquement à nos doctrines et à notre pensée. Rares sont ceux qui comprennent que la vérité doit tout remplir et s'exprimer dans tous les aspects de notre vie, en toutes choses; ou encore que la vie de chacun de nous forme un tout, au travers duquel la vérité devrait se manifester. En réalité, c'est la vérité, l'Esprit de Vérité, qui nous donne notre cohérence et notre unité. Si nous confinons la vérité à la petite sphère verbale et  doctrinale de notre existence, nous nous condamnons à rester fragmentés, bourrés de contradictions, de conflits intérieurs; autrement dit, nous nous condamnons à demeurer dans le mensonge.

Quand nous marchons, ce ne sont pas seulement les pieds qui bougent, mais tout le corps. A moins que le corps tout entier ne participe à la marche, aucune des ses parties n'avancera. "Qu'en toutes choses notre vie exprime la vérité... " Si nous n'exprimons pas la vérité en toutes choses, l'exprimons-nous en quoi que ce soit? Nous pouvons fort bien être capables de dire des vérités, mais ces manifestations verbales ne sont que l'effet de la vérité; elles tournent autour de la vérité, mais n'en constituent pas par elles-mêmes la substance et la démonstration. Parce qu'elle est d'abord une qualité de vie, un esprit vivant, la vérité demande à être exprimée au travers d'une vie. Il importe qu'elle soit vécue, sinon elle cesse d'être la vérité. Aussi est-ce notre marche dans la vérité, et rien de moins, qui réjouit Jean, ainsi que Dieu lui-même. "Je n'ai pas de plus grande joie .que d'entendre dire de mes enfants qu'ils marchent dans la vérité."

Une maison divisée contre elle-même ne peut tenir. Un homme divisé contre lui-même ne peut ni tenir, ni marcher. Jésus trouva un homme, infirme depuis trente-huit ans, assis près de la piscine de Siloé; il lui demanda s'il voulait être guéri. Comment réagirions-nous si tout à coup il nous posait la même question?

Nous sommes nombreux à être infirmes depuis aussi longtemps, ou davantage, bien installés dans notre compréhension «orthodoxe» , mais incapables de marcher selon la vérité. Pour être capables de marcher selon la vérité, il nous faut être guéris. Voulons-nous être guéris? Quand Dieu vient poser cette question, il veut parler de bien autre chose que de notre santé ou de notre compte en banque. Il veut parler de notre vie entière. Voulons-nous que la vérité descende, telle un fil à plomb, dans toutes les parties de notre vie afin de révéler et de corriger toute incohérence? Voulons-nous voir ôter tout ce qui est faux, tout ce qui est trompeur, afin d'être rendus capables de parler selon la vérité, d'avoir des relations vraies, une vie vraie?

Tous, nous voulons marcher; mais voulons-nous marcher dans le chemin, dans la vie? Jésus à dit: "Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi" (Jn 14.16). Pour retrouver notre intégrité, pour devenir capables de marcher sur ce chemin lâ, il nous faut crier, non pas: «Ô Dieu, donne moi davantage de vérité!» mais: «Ô Dieu, rend moi vrai! Rassemble mon coeur dispersé, afin qu'il te craigne!»

Il n'est pas difficile de reconnaître un homme qui marche dans la vérité. Il fait preuve d'une intégrité sans faille dans la vie conjugale, dans le ministère, dans son travail, et dans le culte qu’il rend à Dieu. Sa garde-robe, son armoire à pharmacie, et son visage ne se contredisent pas. Cette intégrité, cette authenticité sont précisément la manifestation de la vérité elle-même, qui se fait connaître à travers une vie humaine; et cela se voit. Quand la vie intérieure et la vie extérieure ne font plus qu'un, cela se voit toujours. Voilà la vérité. Voilà le salut: une vie libérée de ce fardeau, de cette tension nés des efforts qu'on déploie pour empêcher une vie fragmentée de se désintégrer, et où l'on est différent selon qu'on travaille, qu'on va à l'église, qu'on est chez soi, ou qu'on se retrouve seul.

Mais voulons-nous la vérité à ce point-là? Voulons-nous être sauvés à ce point là? Voulons-nous Dieu à ce point- là? Déclarer: «J'aime la vérité», sans vouloir être entièrement vrai, c'est se contredire, tout comme on se contredit en affirmant «J'aime Dieu», mais sans L'aimer de tout notre coeur, de tout notre esprit, de toute notre force. En réalité, nous n'aimons pas Dieu plus que nous n'aimons la vérité. Nous ne possédons pas l'Un plus que nous possédons l'autre. Pas plus que Dieu, la vérité ne s'imposera à nous par la force. Elle n'entrera en nous que dans la mesure où nous lui en donnerons la permission; or nous ne lui permettrons de vivre en nous que dans la mesure où nous la désirons, et que nous désirons marcher en elle.

 

Chrétiens en métal argenté

Autrefois, au temps où les dollars d'argent étaient réellement faits d'argent, il y avait un moyen bien simple de vérifier leur authenticité. Il suffisait de les jeter par terre et d'écouter le bruit qu'ils faisaient en touchant le sol. S'il s'agissait d'une contrefaçon, d'une pièce faite de simple métal argenté même si el1e ressemblait à s'y méprendre à une pièce authentique, on entendait un bruit mat quand elle tombait. En revanche, un authentique dollar d'argent sonnait vrai, étant en argent dans la masse, et pas seulement en surface. La contrefaçon avait beau être argentée en surface, elle était sans valeur. Il fallait que la substance fût la même dans la masse et en surface, sinon il ne s'agissait nullement d'un dollar d'argent.

Par malheur, il y a aujourd'hui dans l'Église beaucoup de chrétiens en métal argenté. Il y a une couche d'authentique vérité à la surface de notre vie. Nos paroles sont tout ce qu'il y a de biblique. Toutefois, notre état véritable, l'état réel de notre homme intérieur ne se reconnaît pas au caractère biblique de notre profession de foi, mais au bruit qu'on perçoit quand nous tombons à terre. Qu'arrive-t-il quand nous sommes abattus, c'est-à-dire projetés dans une situation imprévue, dans l'adversité, dans la tentation? Comment réagissons-nous là où il n'y a pas le temps de composer une formule religieuse, de se composer un visage religieux? Notre vie sonne-t-elle vrai, que nous soyons à la maison, au travail, ou seuls, là où personne ne voit ni n'entend? Que sont nos pensées secrètes quand nous sommes libres de penser à notre guise? Sommes-nous en argent massif, ou en simple métal argenté? Dans les Psaumes. David à fait connaître sa propre compréhension de la vérité selon la pensée de Dieu: "Tu prends plaisir à la vérité dans le fond du coeur..." (Ps 51.8). David saisissait alors ce que Jean exprima bien plus tard: la plus grande joie de Dieu est réservée à ceux de ses enfants qui marchent dans la vérité.

 

Comment David se laissa séduire

David écrivit le Psaume 51 à la suite de la douloureuse découverte de ce que recelait le fond de son coeur. L'histoire est bien connue: David s'était arrangé pour qu'Urie, le mari de Bath-Chéba, fut tué au combat, plutôt que de laisser venir à la lumière l'adultère qu'il avait lui-même commis. Bien plus tard, Nathan le prophète vint trouver David pour le confronter. Il s'y prit indirectement, en commençant par lui raconter une histoire. Il raconta qu'un homme riche, ayant besoin d'abattre un agneau pour donner à manger à un invité, prit l'agneau unique et précieux de son voisin pauvre. David, qui avait un sens aigu de la justice, prononça dans sa colère contre ce riche un jugement sévère."L'Éternel est vivant! L'homme qui a fait cela mérite la mort, et il rendra au quadruple la brebis, pour avoir commis cette action et pour avoir agi sans ménagements" (2 S 12.5-6). C'est alors, et alors seulement, que Nathan se tourna vers David et dit: 'Tu es cet homme-là!" (2 S 12.7).

Il se passa beaucoup de temps entre le moment où David commit ce péché et le jour où Nathan vint le trouver. Pourquoi Dieu n'envoya-t-il pas Nathan tout de suite vers David? Pourquoi permit-il à David de persévérer dans son péché? L'explication tient à ce que recelait le coeur de David, à ce que David avait besoin d'apercevoir en lui-même. Sans doute avait-il continué à se livrer jour après jour à ses activités de roi d'Israël, et cela va sans dire, à ses relations quotidiennes avec Bath-Chéba. Comment était-ce possible?

David avait commis une injustice épouvantable, mais sa propre faute ne l'empêchait pas de discerner l'iniquité de l'homme riche dans l'histoire de Nathan, ni d'être en proie à la plus vive indignation. Ce passionné de justice était lui-même injuste. Et nous, ne manifestons nous pas autant de vivacité, autant de ferveur quand nous discernons l'erreur d'autrui, que n'en manifesta David envers l'homme dont parlait Nathan? Extérieurement, nous sommes capables d'être de fervents défenseurs de la vérité, tout en restant intérieurement dans le mensonge en ce qui nous concerne; et nous n'en savons rien. Quand Nathan dit: 'Tu es cet homme-là!" David reçut la révélation du gouffre qui séparait son être intérieur de son être extérieur. Il vit qu'au beau milieu de ce zèle dévorant pour la justice, il avait un coeur injuste: c'est pourquoi sa repentance fut profonde, totale.

 

La vérité au plus intime de l'être

 

Nous devrions prier Dieu de nous envoyer encore des Nathan, et pas seulement chez ce prochain dont nous apercevons si clairement l'hypocrisie. Dieu désire la vérité au plus intime de notre être, et la sagesse dans les parties cachées. Si cela n'est pas, nous avons beau proclamer notre foi extérieurement, nous restons des hypocrites. La vérité est un esprit: elle se rapporte en premier lieu à notre esprit, à notre coeur, à ce qu'il y a de plus intime dans notre être. Marcher selon la vérité, c'est ce mouvoir dans l'Esprit de Vérité, se mouvoir par lui. Marcher dans l'esprit, c'est parler et penser selon la vérité, et jamais en opposition à notre coeur, mais bien plutôt en exprimant et en manifestant ce qui est dans notre coeur. Voilà ce que signifie «marcher dans la vérité».

Christ vit-il en nous? Nous l'affirmons, et nous le disons aux autres. Les autres ne sont ni émus, ni impressionnés. Nous pouvons nous persuader qu'il s'agit là seulement d'une «position spirituelle», d'une «situation juridique», mais cette explication ne nous satisfait guère; ne parlons pas des non chrétiens et des sceptiques qui nous entourent ! Jésus n'a pas dit: «En termes de position spirituelle, je suis la Vérité», pas plus qu'il n'a dit: «La vérité vous met dans une position spirituelle de liberté.» Nous le savons, ce n'est pas là l'Évangile. Notre instinct nous dit que la vérité, de par sa nature même, a plus de puissance que cela. Le mensonge ne nous met pas «en position d'esclavage»; il nous entraîne dans l'expérience de l'esclavage, car dans le mensonge il y a la puissance agissante d'un esprit. La vérité doit avoir au moins autant de puissance que le mensonge; alors pourquoi paraît-elle si faible, si molle?

 

Les paroles, la puissance, et la pleine certitude

 

Paul a écrit aux Thessaloniciens: ". ..notre Évangile n'est pas venu jusqu'à vous en paroles seulement, mais aussi avec puissance, avec l'Esprit Saint et une pleine certitude. Vous savez, en effet, ce que, à cause de vous, nous avons été parmi vous" (1 Th 1.5-6). Les paroles de l'apôtre étaient remplies de puissance parce que jour après jour sa vie était une démonstration de la vérité auprès de ses interlocuteurs. Il était lui-même vrai, aussi les paroles de vérité qu'il prononçait véhiculaient-elles une puissance et une conviction sans faille. Marcher en Dieu, c'est marcher dans la vérité. Les autres ne feront l'expérience de Dieu en nous que dans la mesure où nous marcherons réellement en lui.

On raconte qu'un jour Charles Finney visitait une filature dans l'état de New York. Au cours de cette visite, il s'approcha d'une femme qui faisait fonctionner un métier à tisser. Le voyant s'approcher, elle s'arrêta de travailler. Comme il s'approchait davantage, elle fut saisie de tremblements. Quand il fut encore plus près d'elle, elle fondit en larmes et finit par tomber à genoux en invoquant la miséricorde de Dieu. Finney n'avait pas encore prononcé un seul mot. Que de fois nous avons fait l'expérience inverse: nous entendons un flot de paroles sans être émus le moins du monde. D'où vient la différence entre cet homme qui, sans rien dire, apporta une conviction de péché à cette femme, et un autre homme dont les paroles abondantes ne sont suivies d'aucun effet? La raison, dans la plupart des cas si ce n'est tous, est que la vérité n'est en nous et nous en elle que dans la mesure où nous marchons vraiment dans la vérité. 

 

Arthur Katz

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  • Nicolas Papaïconomou
  • Je vis ma foi en Yeshoua ( Jésus) au quotidien. Je fuis la religion des hommes et cherche la présence de Dieu-Elohim comme un trésor. Je m'attends aux directives de l'Esprit de Dieu-Elohim qui est l'Esprit de vie.
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